Enfant des quatre vents
Je suis de retour dans mon modeste palace gantois. Ca faisait longtemps que je n'étais plus venue ici plus de cinq minutes seule, et j'ai vraiment du me convaincre de reprendre le train à Anvers ce soir au lieu de demain matin. Un peu de solitude me fera pas de mal avant les vacances qui s'annoncent joyeuses et relativement insouciantes. Camp scout, dour, fêtes de gand, anniversaires, vacances à la mer, vacances surprises, barbecues, bronzettes, et surtout Plus belle la vraie vie. Concept dominant de la mentalité de ses acteurs, cette série regorge en héros et héroïnes fabuleux. Et puis en septembre, un nouveau départ, une direction tout à fait différente mais bien plus utile. Ma vie de petite ménagère qui faisait à manger, repassait, et nettoyait la maison pour passer le temps long sombre petit à petit dans sa forme estivale débordante. Ca me plait plus que jamais, surtout après cette période de calme et de vide dans lequel j'ai failli sombrer. Ma soeur part trois longues semaines au Péru le jour de son anniversaire, jeudi prochain. Elle me manquera. Depuis que j'ai plus ou moins arreté mes études, je la vois souvent, pour ne pas dire chaque semaine. J'ai plus vécu dans son appartement que dans mon kot, même quand elle n'y était pas. C'est devenu pour moi un petit refuge hors de mes deux mondes principaux. Et cette période qui nous a rendu encore plus complices m'a fait réaliser encore plus à quel point j'ai une soeur formidable qui est à la fois la meilleure des amies qu'on puisse imaginer. D'ailleurs le petit resto qu'on s'est faites à deux jeudi dernier m'a redonné goût à ce genre de soirées, c'est tellement sympa de temps en temps.
Mon horoscope, que je lis furtivement dans les métros qui trainent dans les nombreux trains que j'ai pris ces derniers temps, prévoyaient des rencontres intéressantes depuis un bout de temps, et ils n'ont pas eu tort. Je passe une bonne partie de mon temps à voyager entre Anvers, Bertrix et Gand, en passant par Namur, Bruxelles, Liège, Ostende, Schoten, Brugge,... Et je me rends compte que j'aime bien ca. Je n'ai jamais vraiment été chez moi à un seul endroit, un peu déchirée entre ma flandre natale, et la wallonie où j'ai grandi et que j'ai quitté pour continuer à Gand. J'aime cette dualité et je ne la changerais pour rien au monde, j'adore mes semaines ici comme mes weekends à la maison. Enfant des quatre vents, j'irai toujours au gré d'une girouette incontrolable, mais sensée. Héraclite l'a pensé avant moi, Panta Rei, tout coule, tout est mouvement.
Enya - Amarantine
